Une Expédition Scientifique au Départ de Monaco

L'expédition scientifique à bord du Yersin a un but éducatif

Le 27 juillet 2017, un bateau océanographique qui va faire le tour du globe sous pavillon monégasque a levé l'ancre depuis le port de Monaco pour une exploration maritime de 3 ans. A bord du Yersin, des scientifiques vont se succéder afin d’observer l’état de l’écosystème marin pour mener une expédition qui se veut éducative. « Réconcilier l’humanité et la mer », voilà le grand projet de la Principauté.

Un navire écologique

Conçu en Bretagne, le Yersin doit son nom à l’explorateur franco-suisse Alexandre Yersin (notamment connu pour avoir découvert le bacille de la peste). Long de près de 80 mètres, il peut être navigué par un équipage d’un minimum de 22 personnes. Il est équipé pour accueillir jusqu’à 18 scientifiques simultanément. Il s’agit d’un ancien navire de luxe qui a été restauré et réhabilité en « laboratoire flottant ».

Le Yersin dispose d’une autonomie en mer de plusieurs jours. Plus écologique, il peut ainsi tenir plus longtemps en mer que bien d’autres bateaux. De plus, il propose, à son bord, 6 laboratoires entièrement équipés des dernières technologies ce qui permet aux chercheurs s’y succédant tout au long de l’expédition d’y travailler. Le bateau est également équipé du matériel nécessaire à la plongée. Au-delà de 30 mètres de profondeur, c’est un drone sous marin qui prendra le relai. Le matériel à bord permettra d’explorer les fonds marins jusqu’à 1 000 mètres de profondeur.

Le projet prévoit une vingtaine d’étapes au cours desquelles l’attention des chercheurs se portera notamment sur l’étude des espèces marines et des coraux. L’expédition durera ainsi 3 ans, c’est-à-dire, jusqu’en 2020.

Des explorations scientifiques maritimes de ce genre avaient été mises en place il y a un peu plus d’un siècle par le Prince Albert Ier. C’est donc près de 120 ans plus tard que le Prince Albert II suit ses traces avec le projet Monaco Explorations.

Les programmes d’études

Le but global de cette expédition est de déterminer précisément à quels stades en sont la disparition de certaines espèces maritimes ainsi que du niveau de santé et de dégradation des océans. Seront tout autant étudiées, les espèces envahissantes (les poissons lions, par exemple) que les espèces en voie de disparition (telle que le phoque noir).

Chaque étape de l’expédition a été méticuleusement choisie par un Comité d’Orientation Scientifique (COS). Patrick Rampal, président du Centre Scientifique de Monaco est à la tête de ce groupe de 10 experts de renom international. D’ailleurs, lorsqu’il évoque cette extraordinaire expédition sur le site de Science et avenir, il explique que “La bonne santé des océans est nécessaire à notre survie”.

L’expédition se concentrera également sur l’étude des dommages infligés par l’acidification, le réchauffement climatique, mais aussi des problèmes liés aux pêches sur-abondantes, à la pollution et de leurs conséquences sur l’habitat marin. En effet, ils sont notamment la cause de la fuite d’une partie de la population marine vers les monts sous-marin. Les scientifiques pensent en effet qu’il s’agit là des derniers lieux où la biodiversité de l’océan est préservée.

La particularité de Monaco Explorations est la volonté de médiatiser en direct les observations faites par les scientifiques afin de sensibiliser le grand public, mais aussi les chefs d'état, etc. “Il serait formidable que d’autres dirigeants, d’autres leaders, puissent voir de leur yeux l’importance qu’il y a d’une meilleure connaissance des océans et d’une meilleure protection des océans.” précisait le Prince Albert II de Monaco à ce sujet devant les caméras de France 3.

Article proposé par Mathilde C.