- Accueil >
- ACTUALITES >
- Tom Wesselmann - NMNM
La Villa Paloma accueille Tom Wesselmann
Une fois de plus, la Villa Paloma du Nouveau Musée National de Monaco présente une exposition exceptionnelle.
C’est le travail de Tom Wesselmann peintre de renom qui est mis en avant avec 25 créations dont un grand nombre a été prêté par The Estate of Tom Wesselmann.
A l’origine de cet événement, Cristiano Raimondi et Chris Sharp ont souhaité aborder cette exposition au travers de sculptures, de peintures et de dessins.
Tom Wesselmann : un artiste à part entière
Tom Wesselman, March 1962
© The Estate of Tom Wesselmann/
Licensed by VAGA, New York
Si l’on se penche sur la biographie Tom Wesselmann, on apprend alors qu’il est né le 23 février 1931 à Cincinnati et décédé le 17 décembre 2004 à New York. C’est en 1953, lors de son service militaire, que l’artiste crayonne ses premiers “cartoons”. Il mène ensuite de front une carrière de dessinateur pour le compte de magazines et journaux et ses études en psychologie. Féru de dessins et d’arts plastiques, il passe ensuite par l’Art Academy de Cincinnati puis la Cooper Union de New York.
Dans les années 1960, il incarne le “pop art américain” en abordant des thèmes tels que les paysages, les natures mortes et les nus en mêlant dessins et collages. C’est au travers de sa série “Great American Nude” qu’il est alors remarqué dans le monde artistique. Entre 1969 et 1970, c’est la série “Bedroom Painting” qui prendra forme. Son intérêt se porte alors sur certains détails du nu qu’il souhaite entourer d’objets.
Les années 1970 voient la poursuite de la décennie précédente avec la création de “Standing Still Life”. Cette fois, les œuvres sont des tableaux figurant des objets personnels représentés à grande échelle. Ils sont découpés et posés au sol.
En 1980, les tableaux découpés s’enchaînent et les premières créations en métal font leur apparition grâce à une méthode de découpe au laser que l’artiste met au point.
Dans les années 1990 et début 2000, il améliore sa technique afin de créer des œuvres abstraites en volume avant de revenir vers les formes féminines au travers de la série “Sunset Nudes”.
Tom Wesselmann
Seascape #10, 1966
Plexiglas moulé et peinture gripflex / molded
Plexiglas painted with gripflex
113 x 148,6 x 4,4 cm /44 1/2 x 58 1/2 x 1 3/4
inches
© The Estate of Tom Wesselmann/
Licensed by VAGA, New York
La promesse du bonheur
Pour cette exposition Tom Wesselmann Villa Paloma, soutenue par The Estate of Tom Wesselmann et qui se déroule depuis le 29 juin 2018 jusqu’au 6 janvier 2019, ce sont 25 œuvres créées entre 1963 à 1993 qui ont été sélectionnées.
Inspiré d’une célèbre citation de Stendhal qui affirmait que “La beauté n’est que la promesse du bonheur”, l’objectif était de se focaliser sur des facettes bien spécifiques de la vision artistique de ce créateur (autodétermination de la femme, sexualité dans les époques Victorienne et post-Victorienne : thèmes reliés à l’abondance matérielle d’après-guerre et à la société de consommation).
L’œuvre Tom Wesselmann est donc clairement “Pop Art américain” et les 25 pièces exposées retracent le portrait que dresse l’artiste de la femme avec une dimension alliant aussi la beauté à l’érotisme.
Selon Chris Sharp, le commissaire de cette exposition, l’oeuvre la plus évocatrice est d’ailleurs le duo Still Life n ° 44, 1964 et Seascape n ° 24, 1967 puisqu’il évoque une “équivalence entre l'abondance et la vitalité d'après-guerre et la libération sexuelle”.
Tom Wesselmann
Great American Nude #53, 1964
Huile et collage sur toile / oil and collage on
canvas
304,8x243,84 cm /120 x 96 inches
© The Estate of Tom Wesselmann/
Licensed by VAGA, New York
Tom Wesselmann oeuvres d’art
Au travers de ces trente années de création reprises par La promesse du bonheur, le musée monégasque analyse et explique les images Tom Wesselmann afin de permettre au public de mieux comprendre la vision de l’artiste et son message.
Ainsi, parmi les pièces à admirer, vous pourrez découvrir :
- Seascape #10 : datant de 1966, un plexiglas moulé associé à une peinture gripflex
- Still Life #44 : datant de 1964, une impression papier et vernis mat sur feuille de bois aggloméré, le tout sous un plexiglas jaune
- Second Drawing for Great American Nude #46 : datant de 1963, un dessin au fusain sur papier
- Bedroom Face with Lichtenstein (Artist’s Variation) : datant de 1988-1992, une huile sur aluminium découpé
Mais également l’art du collage Tom Wesselmann avec :
- Great American Nude #53 : datant de 1964, une huile assortie d’un collage sur toile
- Still Life #48 : datant de 1964, une peinture acrylique avec collage et montage sur panneau
A qui doit-on cette superbe exposition ?
C’est tout d’abord à Cristiano Raimondi, coordinateur scientifique, que l’on doit cette magnifique exposition. Il officie au Nouveau Musée National de Monaco en tant que commissaire d’expositions et responsable du développement et des projets internationaux depuis 2009. Il faut également remercier Chris Sharp, commissaire de cette exposition. Il est indépendant et dirige également un « project space », Lulu, avec Martin Soto Climent.
Enfin, rien n’aurait été possible sans le concours et le soutien de The Estate of Tom Wesselmann qui a généreusement concédé ce prêt.
Tom Wesselmann
Big Study for Great American Nude #75, 1965
Crayon sur papier / pencil on paper
119,38 x 134,62 / 47 x 53 inches
© The Estate of Tom Wesselmann/
Licensed by VAGA, New York
Visiter l’exposition Tom Wesselmann Monaco : informations pratiques
Afin de profiter de cette belle exposition, vous pouvez à la Villa Paloma (56, boulevard du Jardin Exotique) tous les jours de 10h à 18h. Attention toutefois, il ferme ponctuellement ses portes les jours de Grand-Prix, le 19 novembre, le 25 décembre et le 1er janvier.
Et pour admirer les œuvres Tom Wesselmann les prix d’entrée sont les suivants :
- 6 € pour une entrée classique (Villa Paloma et Villa Sauber)
- 10 € pour un billet couplé (NMNM /Jardin Exotique /Musée Anthropologique de Monaco)
- gratuite :
- le mardi de 12h30 à 14h pour « Midi au Musée » et tous les dimanches
- pour les moins de 26 ans, groupes scolaires et groupes d’enfants, Monégasques, membres ICOM et CIMAM, demandeurs d’emploi sur justificatif, personnes en situation de handicap
Copyright - photo bandeau :
Tom Wesselmann
Gina's Hand, 1972-82
Huile sur toile / oil on canvas
149,86 x 208,28 cm / 59 x 82 inches
© The Estate of Tom Wesselmann/
Licensed by VAGA, New York
Chris Sharp, Commissaire d’Exposition
A la fois conservateur indépendant (projet Lulu mené en collaboration avec Martin Soto Climent, au Mexique), commissaire d’exposition et écrivain, Chris Sharp est un passionné d’art hors du commun qui nous livre un peu de lui et de son expérience sur l’exposition Tom Wesselmann au Nouveau Musée National de Monaco.
Qu’est-ce qui vous a amené à œuvrer dans le domaine de l’art ?
Chris Sharp nous confie que son arrivée dans ce domaine est le fruit d’un “accident compliqué et heureux. J'ai étudié la littérature française et je voulais être écrivain, mais j'ai fini par travailler dans l'art en tant qu'étudiant à Paris pour gagner ma vie. Cela m'a amené à écrire sur l'art et à organiser ma première exposition pour la galerie In Situ : Fabienne Leclerc à l'été 2006. J'ai réalisé que le commissariat avait beaucoup à voir avec la narration, mais de manière non linguistique avec une forte composante spatiale. Cela comprenait également une communauté d'autres. En tant que tel, cela m'a semblé tout à fait plus dynamique que l'écriture de roman, alors je me suis jeté dedans. Depuis, j'ai organisé plus de soixante-dix expositions et je crois que Tom Wesselmann : La promesse du bonheur n'est peut-être pas l'une des meilleures, mais la meilleure.”
Comment définiriez-vous le rôle de Lulu ?
Chris Sharp est co-fondateur et directeur de Lulu, un espace de projet (galerie) très petit mais ambitieux à Mexico. Il nous explique qu’il est “essentiellement responsable de la programmation du point de vue de la conservation. Ici, il s’agit plutôt du fait d’être comissaire que conservateur, donc du point de vue du commissariat, ce serait plus juste de la logistique. Lulu est un monstre étrange. C'est difficile à définir. Mais essentiellement, il fonctionne comme une petite kunsthalle (institution artistique sans collection permanente) autofinancée qui est aussi un laboratoire de réflexion, un lieu où je peux présenter des artistes émergents et établis d'une manière qui met en valeur l'art du commissariat ou de la fabrication d'exposition autant que leur travail.”
Vous êtes commissaire d’exposition pour La Promesse du bonheur au NMNM, qu’est-ce que les œuvres de Tom Wesselmann vous inspirent ?
Pratiquement toutes les œuvres de l'exposition inspirent le commissaire qui s’est “tout de suite identifié à Wesselmann de par le fait qu’il s’agit d’un peintre très narratif. C'est un grand conteur érotique. Sa méthode de récit a plus à voir avec l'évocation et l'élision que l'exposition de toutes sortes. On peut dire, par exemple, qu’il est un grand amateur d’imagination, celle de son spectateur qu’il cherche à activer en éliminant une grande quantité d’informations et en les encourageant à combler les lacunes, et plus encore.”
Dans cette aventure qu’est cette exposition et sa préparation, qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?
“Deux choses, la capacité narrative unique de Wesselmann et son amour de la femme, de la forme féminine et de la forme en général. Il a essuyé les critiques de certains milieux féministes des années 70 et 80 en tant qu'objecteur de femmes et donc misogyne, mais je crois et j'espère manifester avec cette exposition qu’il était en effet un grand amoureux des femmes. Malgré toute son objectivation, il n'y a aucune violence, aucune violation et aucune agression. Au contraire, il y a beaucoup de tendresse et d'adoration des femmes qu'il représente.” nous explique le commissaire d’exposition.
En tant qu’expert, quelle est, selon vous, la pièce la plus symbolique sur cet événement et pourquoi ?
Chris Sharp estime “qu'il n’y a pas qu’une seule pièce qui symbolise l’exposition, mais il y a une pièce avec deux pièces. Cette pièce est en fait la clé de toute l’exposition. On y retrouve Still Life n ° 44, 1964 et Seascape n ° 24, 1967. La nature morte est essentiellement un collage d'une orange et d'un verre de jus d'orange et le Seascape est un de ses premiers drop outs dans laquelle le corps entier d'une femme est suggéré, à travers la représentation de son mamelon dans un paysage marin, sur une toile dont l'espace négatif évoque le reste d'elle. L'argument central de l'exposition se trouve dans la conjonction de ces deux travaux, dans la mesure où il existe une équivalence entre l'abondance et la vitalité d'après-guerre et la libération sexuelle. Je pense aussi que c'est l'une des plus belles salles de l'exposition.”
Y-a-t-il un autre sujet que vous auriez aimé aborder, un message que vous souhaiteriez faire passer ?
“S'il vous plaît, allez voir le spectacle. Même si vous pensez connaître le travail de Tom Wesselmann, je pense que vous serez très surpris par ce que vous voyez ici, car non seulement beaucoup de ce travail n'est pas très connu, mais Tom Wesselmann était un artiste beaucoup plus subtil et complexe que ce à quoi certains clichés l’ont résumé.”
Articles liés
- Populaires Récents